Éditorial : Le Rap créole à la recherche d'un second souffle
Depuis la disparition de trois Mc de Barikad Crew (K-tafalk, Deja-Voo et Dade), du batteur (Djoe), d'un grand supporteur (Guichard) et de Nathalia, la conjointe de K-tafalk, le monde de la musique haïtienne et particulièrement du Rap créole est encore sous le choc. Les questions fusent de tous cotés sur cette tragédie dont le rapport policier tarde encore à faire la lumière sur ce qui s'est réellement passé ce matin du 15 juin sur la route de l'aéroport.
En effet, cette tragédie soulève beaucoup de questions sans réponses. Toutes les approches ont été mises de l'avant sur ce qui semble être apparamment un accident, mais pas n'importe lequel à en juger par l'ampleur des dégats et des déclarations de de certains témoins. Quatre corps complètement calcinés, un corps mutilé et un suicide.
Les milliers de fans et de non fans qui ont suivi les funérailles ne suffisent pas à alléger la douleur des proches des victimes. Comme la perte que ressent la communauté rap créole, qui a doit à une thérapie collective en vue de trouver un second souffle pour continuer la route "Kontinye Goumen pou sa nou kwè".
Dans la foulée de cette douleur non encore cicatrisée, il convient de prendre des précautions pour ne pas mettre le feu au poudre, car il y a une frustration larvée chez les jeunes haïtiens, choqués par la soufrance que l'irresponsabilité des autorités du pays leur fait endurer.
Le groupe Rockfam a subit récemment les réactions de cette hypersensibilité au Champ de Mars ce dimanche 6 juillet, lorsque des fans de BC ont violemment réagit à leur chanson carnavalesque qui contient des pointes non voilées à BC. Comme quoi, la rivalité doit être mise en veilleuse pour quelque temps car, jusque là, tout se passait très bien, et beaucoup d'observateurs n'ont pas compris pourquoi Rockfam a fait preuve de si peu de tact à moins d'un mois du drame. Surtout que, Atros un des leaders du groupe avait promis d'annuler toute prestation pendant un certain temps.
De toute façon, il faut déplorer ce qui s'est passé. Le rap créole ne sera plus comme avant et cette nouvelle responsabilité doit motiver tout ceux qui sont à quelque titre que ce soit, acteurs du mouvement, de prendre les choses au sérieux afin de canaliser l'énergie des fanatiques sur une installation honorable du rap créole dans l'univers culturel haïtien.
Gari Chang
Libellés : Opinion
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