Reportage : A la recherche du hip-hop créole
Pour conclure mon reportage du 11 octobre sur New York, j'avais posé la question à savoir :
Ou est la communauté haïtienne? Bien entendu dans ce New York des nouvelles technologies et du Hip Hop. La question reste ouverte car aucune réponse ne peut être formulée de manière définitive et sans enquête approfondie. Ce que je n'ai pas le temps de faire car, je suis là plutôt à la recherche du
Rap créole ou comme Sulaah Bien-Aimé aurait aimé l'entendre du "Créole Hip Hop". Mais nous n'en sommes pas encore là. Parler du Hip Hop créole est encore une vue de l'esprit, quand on sait que seul le Rap est implanté dans les préoccupations esthétiques de nos artistes. Les autres éléments qui constituent le Hip Hop sont encore à développer, n'en déplaise...
En effet le Rap Créole est là, quelque part à New York. Tout comme la Communauté haïtienne est là, bien vivante, mais diffuse, difficile à cerner car destructurée, sans institutions de pointe, capables de donner le ton et de s'inscrire dans la modernité. Pas encore virtuelle, car dépourvue de moyens réels de communications. Radio clandestins - Transport pirates - Entreprises autocentrées.
On aurait dit que cette communauté avait signé un pacte avec l'immobilisme. Formulé de la sorte : Les Haïtiens restés en Haïti regardent vers la Diaspora croyant trouver un guide vers la porte de sortie. Les Haïtiens de la Diaspora à leur tour, regardent vers Haïti pour satisfaire leur nostalgie et leur besoin de reconnaissance. L'identité dite haïtienne est lovée sur elle-même. Sans aucun miroir projectif. Toutes les images sont déformées par le prisme du sous-développement conservé par insécurité affective.
Aujourd'hui, la Culture Hip-Hop facilite la communication entre des personnes issues de différents horizons. Les jeunes ayant en partage, l'Héritage culturel haïtien, tentent de mettre à jour leur identité. Sachant qu'il est nécessaire de se construire une carapace pour faire face à globalisation du marché. Ils se recouvrent du drapeau bleu et rouge, devenu un bouclier. Le micro est devenu une arme de poing pour partager leurs différences.
Le drame de Barikad Crew a secoué le statu Quo. Car, arrivé au moment ou le groupe venait d'avoir une consécration en plus de sa reconnaissance populaire. Le Rap créole longtemps discriminé, absent chez les disquaires, des stations de radio, avait un représentant qui avait fourni une belle prestation à Musique en folie et au Carnaval 2008. Le groupe se produisait sur les mêmes scènes que Djakout Mizik.
A New York, des organisations comme Kafou inc., Thehaitiansarecoming.com (DHAC) contribuent au développemnt du mouvement dans la mise en place d'outils d'informations sur ce qui se fait. Mais l'absence de Club est patent.
Les producteurs locaux ont du pain sur la planche. Ils ont une mission importante : créoliser le rap, de plus en plus. Créer une scène hip-hop créole capable de constituer un marché.