Editorial : Hip Hop & Politique
Par Gari Chang
Le contexte dans lequel a émergé le Hip Hop aux États-Unis l'a marqué au point d'en faire une arme de combat. Les pionniers l'ont utilisé pour dénoncer la société américaine, tout en soulevant la conscience des jeunes par rapport à leur vécu. Aujourd'hui, plusieurs en parle comme étant la vieille école. Mais pour d'autres, le Hip Hop est mort avec le Gansta Rap avec sa cohorte de Bling Bling, de Souke Dada, de mysoginie et de comportement anti-social.
En Haïti, le rap créole n'est pas né de la même veine, cependant, il a vite fait de s'aligner sur la vieille école pour devenir la voix des sans-voix dans une société qui pratique l'exclusion comme un mode de vie. Il est pratiqué par ceux qui en ont le besoin, pour se défendre contre la marginalisation et les conditions sociales déplorables. En somme, pour dire tout haut ce que les jeunes pensent tout bas.
Le rap créole n'a pas les moyens d'être insouciant et c'est pour cela qu'il est traité avec beaucoup de suspiscion. Le Groupe Masters en a payé les frais.
J'ai taggé ce sujet afin d'attirer l'attention sur la nécessité pour les acteurs institutionnels du Rap créole de prendre leur responsabilité, de se concerter pour assumer ensemble le développement du Rap créole à l'intérieur d'une pensée organisée, car c'est la seule façon de délivrer la marchandise, c'est-à-dire : Changer l'avenir d'Haïti avec le pouvoir des jeunes.
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